Retour Le château et parc du Pavillon
Le pavillon aux XVIe-XVIIe siècles
On ne connaît pas l’origine de ce lieu. Certains érudits locaux
pensent qu’il aurait été une ancienne dépendance du château-fort des
Halliers, mais aucune source ne vient confirmer ces dires. Quoi qu’il en
soit, le Pavillon existe dès le dernier tiers du XVIe siècle. Il
appartient alors à Estienne Poignard, puis à sa veuve Jehanne Fleureau.
D’importants travaux de charpente et de maçonnerie y sont exécuté en
1581. Mais les clauses du contrat ne furent pas respectée et
l’entrepreneur comparu en justice. Cela donna lieu à un procès verbal
qui constitue le plus vieux document écrit mentionnant le Pavillon.
Pendant la première moitié du XVIIe siècle, cette propriété
appartient aux seigneurs de Brétigny. Cependant, en 1658, François
Martel, deuxième du nom, en proie à des difficultés financières se
dessaisit du Pavillon et le vend à un écuyer du nom de Pierre Bertinet.
Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, quatre propriétaires différents
se succèdent en ce lieu, ce qui montre l’intérêt limité qu’ils
portaient à ce fief.
En effet, dans l’Ancien Régime, le domaine du Pavillon ne dépasse
guère la quinzaine d’hectares dont la moitié est constituée par le château
et son parc. Aucune ferme, et donc peu de terres, sont attachées à cette
bâtisse, ce qui limite les retours sur investissement. Plus manoir que château,
le Pavillon, probablement construit vers la fin du XVIe ou au début du
XVIIe siècle, ressemble au manoir de La Garde qui lui est contemporain.
L’ensemble est d’une composition simple : un bâtiment principal
rectangulaire à étages se terminant par un massif pavillon, le tout
accompagné de dépendances comprenant écurie, toit à porc, étable,
four et foulerie. Un parc apporte l’agrément indispensable à ce type
de demeure. Il se compose de parterres, d’une partie boisée, d’un
jardin, de vergers, de fontaines (l’eau est omniprésente dans le
secteur) et d’un « canal » servant de vivier, alimenté par
des sources et le ruisseau le Blutin. Le bois, le potager, les arbres
fruitiers et les poissons d’élevage permettaient à leur propriétaire
d’en tirer quelques revenus, assez limités il est vrai.
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Les travaux d’embellissement au « Siècle des Lumières »
Le XVIIIe siècle constitue une sorte « d’âge d’or »
pour le Pavillon. De 1719 à 1784, une nouvelle famille de propriétaires
s’est attachée au charme du lieu. Il s’agit des Marrier, « conseillers
du roy en sa cour des monnoies » de père en fils. Ils
entreprennent de gros travaux d’embellissement dans le parc à la française
et sur le pourtour du domaine. Ils réalisent devant la grille d’entrée
une placette en demi-lune, prolongée par une avenue plantée d’arbres
en direction du hameau Saint-Philibert, encore appelée de nos jours
« avenue des Marronniers ». Dans le parc, profitant de
l’existence de plusieurs sources, ils font élever une fontaine sculptée
avec fronton rehaussé de briques et ornée d’un poème. L’eau sort
par une tête animale, tombe dans une vasque en grès et emprunte un
« escalier d’eau » qui se déverse dans le « grand canal »
en bas du parc. |
Une maison bourgeoise des environs de Paris aux
XIXe-XXe siècles
Le château du Pavillon ne souffrira pas de la tourmente révolutionnaire
et son propriétaire, Charles-Antoine Fournet, secrétaire du roi,
deviendra le « citoyen Fournet ».
Du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, le Pavillon
appartient à des personnes que l’on situe plutôt dans le milieu de la
bourgeoisie désirant investir dans une maison de campagne peu éloignée
de la capitale. Nous y trouvons par exemple, un rentier, un chef de
clinique à la faculté de Paris ou le directeur de la sucrerie de
Cambrai. Nous possédons un état descriptif du Pavillon en 1914 lors de son achat par M. Camuset. On y accédait par l’avenue des Marronniers, on passait la lourde grille d’entrée en fer forgé pour arriver dans la cour pavée. L’habitation se situait à gauche de celle-ci. Au rez-de-chaussée se trouvait les salles de détente et de vie quotidienne : salon, salle à manger, bibliothèque, salle de billard, office, cuisine et cabinet d’aisance. Les étages accueillaient les appartements avec chambres à coucher, cabinet de toilette pour s’habiller et une galerie avec balcon. Les domestiques étaient logés au grenier. Les dépendances, très complètes, comprenaient le logement du jardinier, une buanderie, les écuries, un pigeonnier, une laiterie, un poulailler, un chenil et des hangars. Le parc, d’une superficie de 6 hectares, entouré de murs, présentait un jardin d’agrément avec pelouses, allée de tilleuls, potager, verger, partie boisée et toujours le jeux de fontaines et d’escalier d’eau datant du XVIIIe siècle, se jetant dans la grande pièce d’eau rectangulaire de 25 ares, proche du lavoir le long du Blutin. |
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Le Pavillon dans la deuxième moitié du XXe siècle Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands ont occupé le Pavillon et ont transformé plusieurs pièces en magasin de stockage de denrées alimentaires. En août 1944, au moment de leur évacuation, ils jetèrent des milliers de boites de conserves dans la pièce d’eau. Celles-ci remontèrent à la surface quelques années plus tard… Au sortir de ce conflit, les héritiers Camuset vendirent le Pavillon à la SNCF qui utilise depuis ce lieu comme maison d’accueil pour les enfants du personnel de cette société.
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