Bibliographie

Cette rubrique vous propose une bibliographie critique des ouvrages sur l’histoire de Brétigny. Le classement se fait par ordre alphabétique de nom d’auteur ou de titre d’ouvrage. Chaque notice est accompagnée de la photo de la couverture (quand c’est possible) et d’une étude critique du livre en question. Les ouvrages indispensables à l’histoire locale sont indiqués en rouge.

BERTRANDY-LACABANE. – Brétigny-sur-Orge. – Versailles : Cerf et fils, 1885, réed. 1886.

La « bible » sur l’histoire de Brétigny ; régulièrement recopié, jamais égalé. Au début des années 1880, M. Bertrandy-Lacabane, archiviste de l’ancien département de Seine-et-Oise, débutait un vaste projet personnel consistant en l’étude historique de trois communes au passé semblable et culturellement très proche : Marolles-en-Hurepoix, Saint-Michel-sur-Orge et Brétigny. Seul le volume concernant cette dernière a paru. Une première édition voyait le jour en 1885, en quatre volumes in octavo, mais celle-ci n’est pas pratique à l’usage. Nous lui préférons la deuxième édition parue l’année suivante en un seul volume cette fois-ci, in quarto. Bertrandy-Lacabane a classé et analysé les fonds de la seigneurie de Brétigny et de son bailliage. Ces notes lui ont servi de base à cet ouvrage. Celui-ci se divise en deux parties : l’histoire des lieux-dits et plusieurs chapitres à thèmes (seigneurs du lieu, paroisses, voies de communications, population, etc). Il transcrit souvent des textes inédits dans leur intégralité et mentionne toujours ses sources ce qui est rarissime. Cependant, Bertrandy-Lacabane a écrit son ouvrage avec la documentation qu’il avait sous la main d’où certaines lacunes notamment pour l’époque médiévale, la Révolution voire le XIXe siècle. Certaines parties ont mal vieillies comme celles traitant de la toponymie (Bertrandy-Lacabane voit trop souvent des toponymes gaulois) ou de la démographie. Signalons quelques erreurs de transcription de patronymes Brétignolais pour l’Ancien Régime. Enfin, la présentation et la lecture austère de l’ouvrage, sans illustrations, en rebutera plus d’un. Il y a quelques années un éditeur belge profita de la déshérence du droit d’auteur sur cet ouvrage pour le rééditer à moindre frais. Cependant celui-ci a omis de préciser qu’il n’avait reproduit que la moitié de l’ouvrage originel. Ainsi toutes les parties sur les seigneurs de Brétigny, les curés, les églises ou la population ne sont donc pas réimprimées.

Localisation : Archives départementales de l’Essonne, Mairie de Brétigny (anciennes Archives Municipales), Bibliothèque Municipale de Brétigny, Bibliothèque Nationale, Association Historique et Archéologique de Brétigny.

 

DI LECCE, André. – Brétigny-sur-Orge.
Mémoires d’un siècle. – Brétigny-sur-Orge :
Di Lecce, 1987, 176 p.

Cette étude constitue l’ouvrage de référence iconographique sur Brétigny (plus de 235 illustrations : cartes postales et photographies). L’auteur a présenté sa propre collection et en a réunit d’autres souvent inédites, principalement pour la période 1900-1930. Si l’apport des collections iconographique est considérable il n’en va pas toujours de même pour le texte qui est entaché de très nombreuses erreurs pour les périodes anciennes. La bibliographie est très limitée et les sources inexistantes. Pire, des passages des ouvrages de l’abbé Lebeuf et de Bertrandy-Lacabane ont été recopiés intégralement sans en mentionner la source. Petit florilège d’erreurs ou d’inexactitudes sur l’histoire de Brétigny :

- « Le nom Brétigny a été donné [par une famille] dont le surnom était en latin Brito ou le Breton en français » (p.7).

- L’auteur situe le « Clos Margot au Château de La Fontaine » (p.13) alors qu’il se situait en réalité à plus d’un kilomètre de là au château des seigneurs de Brétigny…

- « Successivement, [la ferme de Maison Neuve] fut la propriété de Pierre Fournier en 1695, de François Martel [mort presque 30 ans auparavant (sic !)] et de Jacques Gabriel Louis Le Clerc » (p. 35).

- « [à Brétigny] pour tirer la charrue, on employait des bœufs puissants » (p. 49), sauf que de tous temps les bœufs étaient peu utilisés à Brétigny, on leur préférait de loin le cheval comme partout dans la région comme nous le montrent les actes anciens.

- « [l’église Saint-Pierre] existait au VIIe siècle » (p. 112). Comment affirmer cela en l’absence de fouilles archéologique et de textes pour le prouver ?

- « En 697, la communauté paroissiale [de Saint-Pierre] assistait à l’inauguration du couvent de Limours » (p. 112). Nous avons retrouvé ce texte en latin dans lequel il n’est jamais fait mention de Brétigny et encore moins d’une communauté paroissiale à Saint-Pierre.

- Un plan de situation de l’église Saint-Philibert, dressé par l’auteur, situe cette église le long de l’allée du château de La Fontaine (p. 116), alors que tous les documents anciens la situe ailleurs, sous la clinique La Fontaine… ce qui fut prouvé lors d’exhumations de sarcophages en ce lieu lors de la construction de cette clinique.

- « L’église Saint-Philibert, construite en bois du pays, et dédiée à saint Phillibert, abbé de Jumièges qui vivait en ces lieux au VIIe siècle » (p. 117). Pour prouver qu’une église a été construite en bois de pays il faudrait qu’il y ait eu des fouilles archéologiques et des textes pour le prouver ce qui n’est pas le cas. De plus on voit mal saint Philibert, un des personnages spirituels les plus importants du monde chrétien à son époque venir s’isoler à Brétigny ; sa vita n’en fait même pas mention.

- « A la suite des invasions, l’église Saint-Philibert fut détruite. Néanmoins, vers 1220, elle fut reconstruite à proximité de l’entrée menant au château de La Fontaine » (p. 117). A la suite de quelles invasions ? Celles de la fin de l’Empire romain ?, celle des vikings ? Comment peut-on affirmer cela alors qu’aucun document ne le mentionne ni aucune fouilles archéologiques ? De plus, aucun texte médiéval ne mentionne une reconstruction vers 1220 qui plus est à proximité du château de La Fontaine… Mais plusieurs documents du Bas Moyen Age situe cette église sous l’actuelle clinique La Fontaine, bien éloignée dudit château…

- « [Le château de La Fontaine] passe le 11 août 1500 à Jacques de Saint-Benoist » (p.120), qui était déjà mort depuis quelques années… et qui ne posséda jamais cette demeure…

Localisation : Archives Départementales de l’Essonne, Bibliothèque Municipale de Brétigny, Mairie de Brétigny (anciennes Archives Municipales), Bibliothèque Nationale.

 

 

LEBEUF (abbé), Jean. – Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris. – Paris, 1757, réed. Paris : Fechoz et Letouzey, T. IV, 1883, pp.

Il est, avec Bertrandy-Lacabane, un des deux grands historiens Brétignolais. Tous les deux ont été constamment recopié par les auteurs qui ont suivi. L’abbé Lebeuf est la première personne qui s’est intéressée à l’histoire de notre ville. En 1757, paraissait le fruit de ses recherches sur la capitale et le ressort de son diocèse dont une partie du quatrième tome concernait le terroir Brétignolais depuis les XIe-XIIe siècles jusque vers les années 1750. Le récit se présente sous la forme chronologique tout en distinguant séparément l’évolution des principaux lieux-dits de ce territoire. L’abbé Lebeuf cite ses sources dans la marge du texte. Au regard de certaines descriptions, notamment sur l’intérieur des églises, cet ecclésiastique semble s’être rendu sur place, ou du moins, a été très bien informé sur le lieu et sa géographie. La qualité de ce travail, d’une lecture facile, en fait encore de nos jours un des ouvrages de référence sur Brétigny, et ce, malgré un âge plus que vénérable et quelques erreurs de jugement dues à l’époque de la rédaction.

Localisation : Archives Départementales de l’Essonne.